FICHE TECHNIQUE |
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mâle | femelle |
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Classification
- Morphologie - Habitat
- Alimentation
- Reproduction - Migration
- Mue - Chasse
- Menaces - Bibliographie
générale - Hivernage
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Dans l'ordre des Galliformes (signification : en forme de poule), la caille des blés est plus proche des perdrix et des faisans, que des lagopèdes ou des tétras, elle appartient donc à la famille des Phasianidés (ou Phasianidae), plus précisément à la sous-famille des Perdicinae.
Initialement, plusieurs sous-espèces
étaient distinguées :
Coturnix coturnix conturbans
: archipel des Açores (Portugal). Incluse désormais dans C.c.confisa.
Coturnix coturnix confisa : îles Canaries (Espagne) et Madère (Portugal)
Coturnix coturnix inopinata : îles
du Cap Vert
Coturnix coturnix africana : sud de l'Afrique, Madagascar, Les Comores, l'Ile
Maurice et l'Ile de La Réunion.
(Voir carte de répartition pour ces
trois dernières sous-espèces)
Coturnix coturnix elargeri :
hauts plateaux d'Ethiopie. Incluse désormais dans C.c.africana.
Coturnix coturnix coturnix
: des îles britanniques au nord-ouest de l'Afrique,
également en Russie, Inde et probablement également au Bengladesh.
Une distinction était réalisée par les variations de taille et de couleur des
individus : race nominale plus grande, et selon les régions considérées dessus des ailes plus ou moins sombre,
poitrine plus ou moins rousse.
Des mesures biométriques (longueurs
du bec, de l'aile et de la première rémige primaire) ainsi que des analyses de
coloration menées sur des échantillons d'oiseaux provenant de différentes
zones géographiques indiquent que ces sous-espèces n'ont plus lieu d'être.
Seule la sous-espèce C.c.africana est à retenir, les aires
de reproduction et d'hivernage étant disjointes de celles de la sous-espèce
nominale C.c.coturnix.
Les
populations insulaires ne sont pas isolées. Aux sédentaires se mêlent régulièrement
des groupes d'oiseaux migrateurs provenant du continent.
Ce brassage est confirmée par la présence d'oiseaux en plumage intermédiaire.
Pour l'île de la Réunion, la présence de l'espèce semble liée à son
introduction passée par l'homme.
Il est à noter que des individus mélaniques ou albinos peuvent être parfois observés dans les populations de C.c.coturnix.
La caille japonaise doit être considérée comme une espèce différente de la caille des blés (C.japonica et C.coturnix) et non comme une sous-espèce (autrefois appelée C.c.japonica.).
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Le mâle est légèrement plus petit que la femelle (longueur de l'aile et du tarse) et plus léger.
Ainsi, en période de repos sexuel
(hivernage au Sahel), un mâle pèse environ 93 grammes contre 100 grammes pour
une femelle, mais lorsque les oiseaux accumulent de la graisse avant de migrer,
ils peuvent atteindre respectivement 125-130 et 140-145 grammes.
Il existe toutefois des grands mâles et des petites femelles.
Les longs migrateurs (Sahel - Europe du nord) sont d'autre part plus petits que
les courts migrateurs (Sahel - Afrique du nord).
Dans la nature, outre le chant du mâle
ou le comportement d'un individu en période de reproduction, le plumage reste
l'un des meilleurs moyens d'identifier avec quasi-certitude le sexe d'une caille
des blés. L'aspect de la poitrine et de la gorge
sont deux critères indiscutables.
Au delà d'un âge de 4 semaines, les jeunes acquièrent leur plumage d'adultes.
Les mâles présentent alors une poitrine orangée (voir
photo)
sans tâches et les femelles
une poitrine de couleur crème (voir
photo)
avec des tâches rondes noires. Quelques semaines
de plus et la bavette noire du mâle sous la gorge s'affirme de façon
évidente, dessinant une ancre.
Des exceptions à ces règles existent mais restent heureusement rares.
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La caille des blés est l'hôte
privilégié des systèmes agricoles céréaliers, au même titre que la perdrix
grise Perdix perdix, qu'elle côtoie dans de nombreux secteurs.
Toutefois l'espèce reste cantonnée dans les zones à paysage très ouvert,
qualifiées "d'openfield", où les formations boisées tels que les bosquets, les
bois, les forêts et même les haies, sont absentes. La caille recherche alors
préférentiellement les points hauts en pentes douces.
D'autres espèces s'apparentent au même cortège avifaunistique, comme l'alouette des champs Alauda arvensis, le bruant proyer Miliaria calandra, la bergeronnette printanière Motacilla flava ou encore les busards cendré Circus pygargus et saint-martin Circus cyaneus. Les sites les plus favorables accueillent également la rarissime outarde canepetière Tetrax tetrax ou l'oedicnème criard Burhinus oedicnemus.
Si l'espèce fréquente volontiers les secteurs humides (marais, prés-salés, polders,...), elle évite autant que possible les secteurs trop arides à végétation clairsemée. Pour autant, la chaleur ne la gêne nullement. L'irrigation des cultures en Afrique du nord depuis les années 1950 favorise ainsi son stationnement au cours des remontées migratoires vers l'Europe.
En plaine ou en montagne, les
céréales (blé, orge, avoine, seigle, sarrasin ou triticale) doivent être
présentes dans la surface agricole utile (S.A.U.). Elles exercent un fort pouvoir
attractif sur les oiseaux. Le déplacement au sol est optimal, la dissimulation
aisée vis à vis des prédateurs ailés (busards principalement) et ces
cultures restent en place très tard en saison (fin juin pour l'orge et
mi-juillet pour le blé en plaine, fin août pour le seigle ou le triticale en
montagne).
Seules les jachères avec un couvert végétal (non détruit par broyage ou
traitement chimique) et constituées d'adventices des champs cultivés,
demeurent aussi intéressantes.
Les prairies naturelles, artificielles (luzerne, trèfle, sainfoin,...) ou
temporaires (ray-grass, dactyle, brome, fétuque,...) ne sont pas dédaignées
par les cailles, toutefois leur fréquentation varie au rythme des fauches qui
déterminent la disponibilité en couvert. Bien que coupées dès le début de
mai, les prairies peuvent fournir quelques semaines plus tard de nouvelles
surfaces utilisables. Ainsi la luzerne est coupée trois, voire quatre fois par
saison. Il est à noter que les prairies artificielles offrent assurément les
meilleures disponibilités alimentaires, bien supérieures aux céréales même
non traitées.
Le pois fourrager est régulièrement fréquenté en juin.
Le maïs, le colza ou le tournesol ne présentent aucun intérêt pour la
caille. L'incapacité des oiseaux à prendre leur envol et la pauvreté de la
strate herbacée disponible pour s'alimenter, expliquent
certainement cette aversion. Au mieux, en fin d'été ou en début d'automne,
perdrix et cailles se réfugient en bordure de ces cultures, uniques couverts
disponibles dans les secteurs déjà moissonnés et pauvres en friches.
Ces préférences sont valides si la hauteur du couvert végétal excède 40 centimètres, ce qui explique l'absence d'oiseaux très tôt en saison (avril-mai) sur certains secteurs où les céréales de printemps sont abondantes. Les céréales d'hiver implantées en automne présentent un meilleur développement végétatif et sont donc plus favorables.
Le parcellaire est un facteur clef
qui conditionne la répartition et la densité des oiseaux d'un secteur donné.
Plus les parcelles sont de petite taille ou en grand nombre et les cultures
diversifiées avec néanmoins un fort pourcentage de céréales, plus la caille
sera abondante, les mâles chanteurs organisés en noyaux et la reproduction
susceptible d'être validée.
Les multiples zones de contact entre les cultures et/ou les parcelles semblent
à l'origine de cette forte fréquentation.
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Les adultes sont quasi-exclusivement granivores tout au long de l'année, excepté en période de reproduction.
En période automnale pré-migratoire, la caille tire profit de fruits cultivés prélevés au sol, tels que le blé, le tournesol et le sorgho. Malgré une grande disponibilité en graines variées, le blé est toujours fortement consommé dans les zones de grandes cultures. Dans les milieux d'agriculture moins intensive, les plantes prairiales ou les adventices deviennent majoritaires.
En hivernage (Portugal, Maroc), se sont souvent des fruits d'adventices de grande culture (essentiellement des graminées) qui sont consommées comme Setaria (Sétaire) ou Panicum (Millet). Au Sénégal, les cailles s'alimentent dans la savane surtout de Dactyloctenium aegyptium, plante constitutive de ces milieux.
En période de reproduction, tous les oiseaux, mâles et femelles, consomment des invertébrés. Les fourmis et de nombreuses espèces de coléoptères figurent parmi les proies capturées. La proportion de graines consommées (rapport végétal/animal) chute alors de 90% à 30%.
Le régime alimentaire des jeunes évolue avec l'âge,mais les cailleteaux sont capables dès l'âge de 3 jours de consommer des graines.
Dans leur première semaine d'existence,
les oiseaux peuvent être quasi-insectivores (92% des aliments ingérés) comme
sur les
prés salés du Mont Saint Michel où ils consomment essentiellement des
invertébrés de petites tailles vivant au sol : acariens, amphipodes (petits crustacés de
type gammares) et fourmis.
Toutefois dans des milieux plus riches en adventices diverses, comme des
jachères non semées, les graines de petites dimensions sont prédominantes
(62%) : Viola (Violette), Stellaria (Stellaire) ou Euphorbia
(Euphorbe). Les araignées, les collemboles, les diptères et les larves de
coléoptères représentent 75% des proies animales.
Lorsque les jeunes se développent,
la consommation d'invertébrés chute régulièrement pour laisser place aux
semences d'adventices puis aux graines de culture de plus grande taille.
A l'âge de 4 semaines, le régime alimentaire des jeunes est comparable à
celui des adultes hors période de reproduction.
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Tout le cycle reproducteur de la caille des blés vise à maximiser la production de jeunes.
Dès que les mâles parviennent sur un
site de reproduction, ils se mettent en quête d'une femelle. L'arrivée des
reproducteurs est signalée par l'abondance soudaine de mâles chanteurs au
printemps, qui s'associent vocalement pour attirer les femelles (chant typique,
le fameux "paye tes dettes" pouvant porter aux crépuscules à plus
d'un kilomètre et précédé du "ouin ouin" audible à faible
distance). La répartition des oiseaux dans l'espace est alors agrégative, un
noyau d'individus se trouvant cantonnés sur quelques hectares, distant d'autres
groupes de même type de plus de 500 mètres. Les meilleurs sites de
reproduction accueillent ainsi, d'une année sur l'autre et au champs près,
toujours des oiseaux.
La motivation des mâles tend à s'estomper au bout de quelques jours en
l'absence de femelles ou face à l'indisponibilité de femelles déjà
appariées (la halte migratoire est généralement de 4 à 9 jours). Ils
reprennent alors leur migration pour gagner, quelques centaines de kilomètres
plus au nord, des sites peut-être plus favorables.
Si une femelle est présente et disponible, chaque mâle tente de s'attirer les
faveurs de cette hypothétique partenaire et l'association se transforme en
compétition ... vocale, la plupart du temps. Un seul mâle s'apparie et le
couple disparaît dans la végétation à la recherche d'une place où la femelle
pourra pondre (luzerne, céréale ou prairies). Le mâle cesse alors de chanter
et s'accouple avec la femelle à plusieurs reprises.
Le nombre de couples est compris
entre 50.000 et 200.000, en France.
Pour l'Europe, la dernière estimation des effectifs reproducteurs,
réalisée par BirdLife International en 2004, donne une fourchette de 2,8 à
4,7 Millions de couples
(voir
les données). Hors Russie, c'est en Turquie, en
Espagne puis en France que les effectifs reproducteurs seraient les plus
importants, en lien direct avec la superficie de ces pays et leur situation
géographique. Néanmoins, si les méthodes
d'évaluation du nombre de couples pour certains pays sont bien connus et
fiables (France, Espagne, Portugal, ...), pour d'autres, elles le sont
peut-être beaucoup moins (prise en compte exclusivement du nombre de mâle
chanteurs, tous supposés appariés, qui biaisent à la hausse l'estimation du
nombre de couples).
Le mâle ne défend pas de territoire et c'est la femelle qui choisit son futur partenaire d'après les caractéristiques de son chant.
La majorité des femelles change plusieurs fois de partenaire avant le début de la ponte. A l'inverse, un mâle peut s'apparier successivement avec plusieurs femelles au cours d'une saison de reproduction et sur un même site.
La femelle pond environ 10 oeufs dans une légère dépression au sol, au rythme d'un oeuf par
jour en fin de journée. Certaines femelles peuvent pondre dans le nid d'une congénère
(parasitisme). C'est pendant la période de ponte que le mâle quitte la femelle,
lui laissant le soin d'élever seule les jeunes. Il peut alors se remettre en quête d'une nouvelle femelle plus au nord de
l'aire de reproduction (ceci contribue à expliquer l'augmentation du sex-ratio
du sud vers le nord de l'Europe : 3 mâles pour 1 femelle en France et 7 mâles
pour 1 femelle au Danemark !).
L'incubation dure environ 17 jours. Les jeunes naissent généralement un mois après
un pic migratoire important.
La bonne production de jeunes dépend d'une météorologie favorable, sans ou avec peu de précipitations. Ainsi, en montagne, le nombre moyen de jeunes par couvée âgées de deux à cinq semaines est voisin de 4 (de 3 à 5 selon les années). Il est de 5 en plaine (constant d'une année sur l'autre). La différence tient essentiellement aux orages estivaux, parfois violents, qui sévissent en montagne. Il est à noter toutefois que la destruction des pontes et des couvées, par le machinisme agricole et par les prédateurs, pourrait atteindre 50% en France.
L'émancipation des jeunes se produit vers l'âge de 4 semaines. Ils acquièrent leur maturité sexuelle à 3 mois.
Le seul représentant des Galliformes en Europe à posséder des aptitudes migratoires.
Les cailles des blés qui fréquentent
l'Europe de l'Ouest quittent les quartiers d'hivernage sahéliens à la
mi-février.
Ces oiseaux vont rejoindre progressivement d'autres hivernants restés en
Afrique du Nord (Maroc notamment), au Portugal, en Espagne et en France
(nombreux cas signalés lors d'hivers doux).
Ils parviennent sur les premiers
territoires de reproduction maghrébins au mois de mars mais une partie de ce contingent
poursuit, après une halte migratoire, par le détroit de Gibraltar vers
l'Espagne ou par le Cap Bon en Tunisie vers l'Italie, traversant ainsi la
Méditerranée.
En France, les premiers passages sont
notés dans les cols Pyrénéens (secteur oriental), au début du mois de mars, mais
passent pratiquement inaperçus.
Les migrateurs affluent au mois d'avril,
il s'agit majoritairement de femelles en quête de leur premier site de
nidification.
En mai ou juin, une deuxième vague migratoire majeure s'amorce
composée d'un grand nombre de mâles.
Enfin, la première quinzaine de
juillet, voit arriver des oiseaux âgés de 3 mois, nés en Afrique du Nord en
avril de la même année et aptes à se reproduire.
Ce scénario est le même à chaque printemps-été, mais les dates précises de
passage varient selon les conditions météorologiques, la latitude, la
longitude mais aussi l'altitude. Certains migrateurs parcourent ainsi plusieurs milliers de kilomètres jusqu'à des sites de reproduction très
septentrionaux (plusieurs cas de reproduction certifiée aux îles Féroés,
quelques rares mâles chanteurs à Oulu en Finlande
à 150 kilomètre au sud du cercle polaire et un individu contacté en Islande
en 1998), à une vitesse de 35 kilomètres/heure.
La migration
printanière
s'effectue de nuit en groupes unisexués.
Le mois d'août est une période d'erratisme pour les mâles adultes à la recherche de femelles non
meneuses (sans jeunes). Elle entraîne dès la mi-août avec la disparition du
couvert végétal (moisson réalisée), le départ des premiers migrateurs
vers le sud de l'Europe. A la fin août, les femelles adultes disponibles (les
jeunes sont désormais émancipés) retournent également vers les territoires
d'hivernage connus.
Les jeunes partent ensuite à leur tour, d'autant plus tard
que la reproduction a été tardive, jusqu'en novembre certaines années. Il leur faudra attendre l'âge de 8-9
semaines avant de pouvoir bloquer leur mue pour commencer à accumuler des
réserves sous forme de graisse et entamer ainsi leur première migration.
L'hivernage en France métropolitaine a toujours été considéré comme exceptionnel donc très rare. Le plus souvent, les observations sont considérées comme se rapportant à des individus issus de lâcher (cailles dites "de chasse" ou "de tir").
Connu au moins depuis le XVIIIème siècle, l'hivernage est documenté par plusieurs dizaines de données obtenues entre décembre et février qui paraissent fiables pour la période 1950-2000. Elles concernent essentiellement la façade atlantique et le pourtour méditerranéen mais également la Corse où l'espèce est présente de manière régulière en hiver de source cynégétique. La majorité des observations ont lieu entre le 11 décembre et le 10 janvier : ce sont les "cailles de Noël" du Sud-Ouest !
Les observations obtenues en hiver doivent donc être soigneusement consignées, car à la faveur de l'élévation des températures, leur nombre pourraient augmenter au cours des prochaines années.
La caille des blés présente deux périodes de mue : en hiver, seules les plumes de contour (les plumes de l'aile ou rémiges et les plumes de la queue ou rectrices ne sont pas considérées) sont changées, à l'automne, toutes les plumes sont concernées. La mue pré-nuptiale est donc incomplète, alors que la mue post-nuptiale est complète.
Cette dernière mue est complexe et
nécessite la manipulation de plusieurs centaines d'oiseaux pour bien
appréhender les différentes séquences de pousse des plumes, qui, selon les
individus, sont souvent originales. A certain moment un oiseau pourra, en outre,
présenter des plumes de 1ère, 2ème et 3ème génération.
De quoi rapidement se perdre !
N'hésitez pas à m'adresser par mail des photos d'ailes d'oiseaux sauvages pour détermination.
L'observation des trois rémiges
primaires externes, permet
tout de même de distinguer quatre classes d'âge à la fin de l'été :
- les jeunes (moins de 8-9 semaines) :
ces plumes commencent à pousser à l'âge de 4 semaines et terminent leur
croissance à 7-8 semaines. Elles sont beaucoup plus courtes que les autres
primaires,
- les sub-adultes (8-9 à 12-14 semaines) : ces plumes sont neuves, non usées, de
couleur grise. Sur les autres primaires grises également et les secondaires, des plumes ont
déjà été changées (plumes de 2ème génération, non pointues mais
carrées). Absence de foyers de mue actifs car la mue est bloquée (voir
photo),
- les adultes de 1 an : ces plumes sont usées ou très abîmées, de couleur
sable alors que les autres primaires, de même couleur, sont plus fraîches (voir
photo),
- les adultes de 2 ans (rares) : ces plumes sont neuves car elles ont été
changées sur les quartiers d'hivernage mais les autres
primaires paraissent fatiguées (voir
photo)
.
La couleur de la bavette du mâle peut présenter des teintes très variables au cours de
l'année, passant du clair au foncé ou vice et versa, à quelques mois d'intervalle.
Ainsi un oiseau avec une bavette foncée n'est pas forcément un individu
âgé.
La caille des blés est chassée
légalement en
Europe dans 5 pays,dont la France (Ile de la Réunion incluse).
La période de chasse à cette espèce s'étend du dernier samedi d'août de
l'année n (à l'exception de la Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin) au
20 février de l'année n+1.
Cette décision d'ouverture anticipée à la fin août, qui date de 2002, n'est pas sans conséquence sur l'avenir de cette espèce dans l'hexagone.
La mise en place d'une telle mesure va contribuer à accentuer la pression
cynégétique sur la caille des blés, dont le statut est qualifié d'incertain,
avant même d'avoir pu obtenir les premières tendances d'évolution des
effectifs.
Ce constat vaut pour l'ensemble des secteurs d'altitude (au delà de 600-700
mètres d'altitude) où les oiseaux reproducteurs des plaines limitrophes se
concentrent et où les jeunes vont être, selon les années, plus ou moins
volants. La fin du mois d'août est donc une période critique à éviter.
L'ouverture, dans le sud de la France au premier dimanche de septembre, était
jusqu'à présent tout à fait raisonnable.
Un suivi national des prélèvements est réalisé
par l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage par enquête auprès
d'un échantillon de chasseurs. Les tableaux de chasse pour les saisons
1974-1975, 1983-1984 et 1998-1999, sont ainsi connus avec respectivement
1.594.000, 640.000 (+/- 2,6%) et 341.130 (+/- 5,2%) oiseaux prélevés.
La Haute
Garonne, le Tarn et Garonne et la Charente maritime figurent régulièrement
parmi les dix premiers départements français où les prélèvements sont les
plus importants.
La proportion d'oiseaux
lâchés ou "caille de chasse", difficile à estimer au niveau
national, atteint dans certains départements français 75% (cas de la Haute
Garonne à la fin des années 80).
Un tableau de chasse comporte classiquement, parmi les oiseaux sauvages, 85% de jeunes de moins de trois mois (dans le cadre d'une ouverture en septembre).
Les résultats acquis au cours de ces
trois enquêtes nationales ne sauraient donner
une tendance d'évolution des populations compte tenu des fluctuations
d'abondance très fortes de cette espèce d'une année sur l'autre.
Seules des enquêtes
menées sur les prélèvements, chaque année par département, pourraient, sur un pas de temps d'au
moins 10-15 ans, refléter une tendance d'évolution majeure. Certaines Fédérations Départementales des Chasseurs se sont
déjà engagées dans cette voie depuis quelques années.
Cette mesure devrait être rendue obligatoire (carnet de prélèvement) dans le
cadre de l'arrêté d'ouverture de la chasse pris par le Ministre chargé de la
chasse, comme cela fut le cas lors de la saison de chasse 2002-2003.
La quasi-absence de cailles des blés à l'ouverture de la chasse peut
s'expliquer par plusieurs facteurs pouvant se combiner le cas échéant
:
- faible nombre d'oiseaux reproducteurs produisant un nombre limité de couvées
et de jeunes (faible effectif reproducteur),
- arrivée précoce des oiseaux reproducteurs produisant des couvées
s'émancipant et migrant plus tôt en saison (migration printanière précoce),
- météorologie clémente favorisant la croissance et l'engraissement des
jeunes oiseaux pouvant partir plus tôt (migration post-nuptiale précoce),
- météorologie défavorable avec de nombreux orages, voire des températures
froides, entraînant une forte mortalité parmi les jeunes oiseaux (mortalité
élevée des jeunes).
En Tunisie (gouvernorat
de Nabeul situé au nord du pays incluant le Cap Bon), la chasse
traditionnelle à la caille à l'aide d'éperviers est autorisée au printemps
pendant deux mois tous les jours de la semaine. Au cours de la saison de chasse
2004/2005, près de 12.000 cailles ont été prélevées au fusil (du 26
septembre au 21 novembre 2004, uniquement le dimanche et les jours fériés
officiels) ou à l'aide d'éperviers (du 03 avril au 05 juin pour l'année
2005). Le braconnage reste néanmoins important dans tous les gouvernorats sauf
Tataouine, Kébili et Tozeur.
La dégradation des conditions d'hivernage en zone sahélienne en raison du développement de périodes prolongées de sécheresse est probablement à l'origine de l'effondrement des populations nicheuses européennes à partir des années 70, impactant le phénotype "long-migrant", sans jamais retrouver leur niveau antérieur.
En Europe, les lâchers d'oiseaux issus de captivité, souvent hybridés à des niveaux variables avec des cailles japonaises d'élevage, pourraient très rapidement conduire les populations sauvages vers un déclin. En effet les hybrides femelles s'apparient avec les mâles sauvages surnuméraires et les jeunes issus de ces croisements perdent leur instinct migratoire. Progressivement la population pourrait se sédentariser provoquant l'effondrement des effectifs d'oiseaux sauvages par dilution génétique et pertes hivernales massives.
Il est donc particulièrement recommandé de ne pas lâcher, des cailles, même paraissant sauvages, dans le milieu naturel, pour l'entraînement des chiens de chasse ou pour disposer d'oiseaux de tir à l'ouverture de la chasse. Ces modalités sont d'ailleurs strictement interdites en France. Il faut par ailleurs veiller pour les éleveurs, à disposer de cages-volières complètement hermétiques.
Les prélèvements opérés par l'homme, sous forme de braconnage (appeau et pièges cages, tir) ou de chasse, pratiqué en période sensible pour l'espèce (migration printanière et reproduction) ou de façon excessive, engendrent obligatoirement un impact négatif important sur la dynamique démographique de l'espèce. Il convient donc d'être très vigilants à ce sujet en France, en Europe mais aussi en Afrique du Nord et de façon générale sur l'ensemble des territoires occupés par l'espèce au cours de son cycle biologique.
L'intensification des travaux agricoles sur les parcelles cultivées ou en prairies naturelles, par l'évolution des techniques culturales et du matériel utilisé, entraîne également de fortes pertes au niveau des nids, des couvées et engendrent de nombreuses mutilations délétères sur les jeunes et les adultes.
La prédation exercée par le renard roux (Vulpes vulpes) sur les couvées, les chats harets, les busards (Circus cyaneus ou Circus pygargus) ou l'aigle botté (Aquila pennatus) sur les jeunes ou les adultes, ne met pas en péril le devenir de l'espèce. Cet aspect de l'écologie de la caille des blés reste néanmoins peu étudié à ce jour.
Caille des blés :
ALDERTON D. (1992) - The atlas of Quails - TFH Publications, 144 p.
DEL HOYO J. (1994) - Common Quail Coturnix coturnix (In : Handbook of the Birds of the World, volume 2 : New world vulture to Guineafowl) - Lynx Edicion : 508-509.
GUYOMARC'H J.C, COMBREAU O., PUIGCERVER M. & FONTURA P.A. (1998) - Quail Coturnix coturnix (In : Birds of Western Palearctic Update) - Ogilvie (ed.), Oxford University Press : 27-46.
JOHNSGARD P.A. (1988) - The Quails,
Partridges and Francolins of the World - Oxford University Press, Oxford, 264 p.
Caille domestique et Caille de tir :
DUBOURG A. (1969) - Elever des cailles
... pourquoi pas ? - Encyclopédie des connaissances pratiques - Biscaye Frères
(imprimeurs), 86 p.
LUCOTTE
G. (1974) - L'élevage de la caille : précis de coturniculture - Vigot (eds.),
82 p.
LUCOTTE G. (1976) - La production de la caille : bases biologique de la
reproduction, du développement et de la sélection - Vigot Frères (eds.), 77
p.
LUCOTTE G. (1977) - La caille de tir - Crépin-Leblond (eds.), Paris, 39 p.
MENASSSE
V. (2006) - Les cailles - De Vecchi (ed.), 119 p.
RIZZONI R. & LUCCHETTI L.
(1969) - Élevage
et utilisation de la Caille domestique - La Maison Rustique, Paris, 159 p.
ROBERTS M. (1999) - Quail, Past and Present : Coturnix Quail, their history and
management for hobby and profit - Gold Bockerel Books, 88 p.
ROBBINS G.E.S. (1994) - Quail : their Breeding and Management - Word Pheasant
Association (ed), 108 p.
THEAR K. (2005) - Keeping quail : a guide do domestic and commercial management - Broad Leys Publishing Limited, 96 p.
Photos : Eric MAASSEN, Station de baguage Van Lennep - Hollande
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La caille des blés - Patrick MUR |